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On ne met pas un fusil chargé sur la scène si personne ne va s’en servir

D’après La Mouette d’Anton Tchékhov
Conception et mise en scène : Frédéric Constant
On ne met pas un fusil chargé sur la scène si personne ne va s'en servir-© Stéphane Sladek

Conception et mise en scène : Frédéric Constant

Dramaturgie : Xavier Maurel

Collaboration artistique : Catherine Pietri

Avec :

Catherine Pietri / Nina, Arkadina, l’actrice qui jouait Nina et Arkadina

Frédéric Constant / Tréplev, Trigorine

Guillaume Junot / L’homme qui a voulu, l’acteur qui jouait l’homme qui a voulu

Scénographie et costumes : Muriel Delamotte et Anne Deschaintres

Assistante aux costumes : Nayla Ferzli

Création son : Joris Chrétien

Régie générale : Guillaume Junot

Assistant lumière : Nils Brimeur

Coproduction : Les Affinités Electives, La Halle aux Grains – Scène nationale de Blois, L’Hectare – Scène régionale de Vendôme

Coréalisation : L'Echalier – Saint-Agil

Ce spectacle a bénéficié de l’aide au projet de la DRAC Centre, de l’aide à la création de la Région Centre, et du soutien du Conseil Général du Loir et Cher.

Créée le 5 avril 2006, cette adaptation libre et féroce de {La Mouette} d’Anton Tchékhov a été conçue pour être jouée partout, dans les salles de spectacle comme sur les places de villages.

 

Qu’est-ce que cette comédie qui finit par un suicide ?

 

Il ne s’agit pas de réécrire La Mouette, mais d’en donner une impression, un reflet.

Notre spectacle est comme une “suite théâtrale” de {La Mouette}, telle qu’il en existe en musique : une pièce composée de fragments de l’œuvre d’origine.

 

 

Tréplev nous convie à son ultime spectacle, celui de son suicide. En lien constant avec le public, interprétant tour à tour son propre rôle et celui de son rival, Trigorine, il nous raconte “sa” Mouette. Ce récit fragmenté se développe autour de trois personnages : Nina, sa petite amie, une jeune fille de province fascinée par le brillant de la vie d’artiste ; Arkadina, sa mère, actrice célèbre, égoïste et avare, tenaillée par la nécessité de séduire toutes et tous à la scène comme à la ville ; Sorine, son oncle, atteint d’une maladie dont on ne guérit pas, sorte de double raisonnable de Tréplev.

 

La pièce est en deux parties — I/ Nina, II/ Arkadina — elles concernent les deux femmes de sa vie : l’une avide de prendre son envol et l’autre arrivée au premier bilan ; l’une qui cherche sa place et l’autre qui lutte pour conserver la sienne, chacune laissant Tréplev au bord de leur chemin comme un bagage inutile.

 

La forme du spectacle découle “de la personnalité de son auteur metteur en scène” : entre révolte et sentiment d’impuissance. A l’image de Tréplev, sarcasme et férocité colorent cette représentation.

 

Les relations entre un fils et sa mère ; la difficulté de vivre ; la fièvre des exaltés; le sentiment d’éloignement des campagnes ; une maladie qui ne se soigne pas ; des aspirations étouffées ; des trahisons ; des compromis ; des éclats d’une œuvre majeure coupants comme du verre ; une création contemporaine destinée à la plus large diffusion telle est : On ne met pas un fusil chargé sur la scène si personne ne va s’en servir.

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L’ALSACE, le 06 avril 2008 par Dominique Feig

Comme un coup de pied dans la fourmilière.

Du théâtre fait main, “manufacturé” pars des doigts experts, loin des sentiers battus, c’est la divine surprise de la saison de l’Atelier du Rhin avec On ne met pas un fusil chargé sur la scène si personne ne va s’en servir.

Iconoclaste, drôle et protéiforme, le spectacle conçu et mis en scène par Frédéric Constant tire sur tout ce qui bouge. Dressant un catalogue complet des arts du spectacle, le comédien/metteur en scène fait flèche de tous bois et décline une adaptation de La Mouette d’Anton Tchékhov à la manière d’une énumération à la Prévert.

Tout y est ou presque : théâtre de rue, chanson française, théâtre d’objet, marionnette, danse, cinéma, jeu d’acteurs, théâtre d’ombre, travail sur la voix, et last but not least, nous sommes en présence d’une version très pertinente d’un chef-d’œuvre du théâtre occidental !

D’emblée les bonnes vieilles habitudes sont bousculées. La billetterie joue les extérieurs et les sièges de la grande salle de la Manufacture sont remisés au placard, tant et si bien que le public vient s’asseoir de part et d’autre d’une scène improvisée, heureux avatar des gradins d’un court de tennis. Balles neuves donc pour les 3 comédiens qui se multiplient à l’envie sur un espace où les joueurs multiplient les effets et les services gagnants.

“Il faut des formes nouvelles” la mise en scène de Frédéric Constant prend la formule du jeune Konstantin au pied de la lettre. Non par effet de mode ou goût de la provocation. Ce brillant exercice de style est au service d’une vision particulièrement prégnante d’une œuvre majeure du répertoire. Les thématiques d’Anton Tchékhov sont abordés sans détours, avec force et conviction : les limitations et l’incomplétude de la création artistique et de l’existence, l’amour/répulsion d’une mère et de son fils (thème majeur de la deuxième partie) et enfin l’infinie complexité des relations entre les individus…

Fil rouge de la représentation, le souci d’intégrer le spectateur au jeu, dans un “théâtre dans le théâtre” ambigu, sorte de d’association de malfaiteurs, partie de poker-menteur où on ne distingue plus “qui” fait “quoi”… Seuls vainqueurs de la partie, l’humour désespéré et la profonde humanité des personnages enfermés dans leur quête de reconnaissance.

Le rythme effréné et l’imagination débridée de la mise en scène auront retenti comme le coup de fusil final, charge explosive tirée à bout portant en direction du monde du spectacle, ultime coup de pied dans la fourmilière de la (re)création théâtrale.

DIX-HUIT numéro 1794 du 31 mai au 6 juin 2012 par Michel Pinglaut

La mouette : bel oiseau rare

Souvenirs, souvenirs,

La tournée départementale de la M.C.B (2ème de la saison) a été confiée à Frédéric Constant, artiste associé à notre vénérable Maison de la Culture. En explorateur d'arts pluriels, il a choisi pour "refléter" La Mouette d'Anton Tchékhov, ce titre (qui pourrait être d'Audiart) : On ne met pas un fusil chargé sur la scène si personne ne va s'en servir.

La présence de Frédéric Constant dans le Cher est une bonne chose pour l'art. Il avait été accueilli en 1999 par Gilbert Fillinger, alors directeur, pour un spectacle déambulatoire, "Titanic City".

(...) Frédéric Constant saisit des étoiles, des éclats d'astres dans la pépite tchékhovienne pour rappeler l'histoire. Il fait de Tchekhov un contemporain, un novateur.

(...) Rappelons que la Mouette naît en même temps que le cinéma : les pivots de la scène sont indiqués sur des écrans ( clin d'œil au cinéma muet), le lac est devant nous, filmé ! Des rushs passent : ils évoquent le jeune cinéma futuriste soviétique, ou bien l'expressionnisme allemand. Les inter-scènes sont dansées avec allusion encore au ciné.

(...) Frédéric Constant, dans un environnement très imaginatif, avec décor mobile , changement de costumes, nous achemine à travers l'univers de Tchekhov, nous fait découvrir les relations, les exaltations, les introspections, les compromis et trahisons, les rires et les larmes. Il est surprenant, neuf, pour ses éclats, ses "coups de fusil". Il peut faire passer d'un univers de Pieds Nickelés au cosmos tchékhovien.

presse On ne met pas un fusil...
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